Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 5 février 2019
Fonction publique

Télétravail : retard à l'allumage dans les trois versants selon un bilan de la DGAFP

Publiée en début d'année, une étude lancée par la DGAFP a permis de dresser un bilan précis de la mise en place du télétravail dans les trois versants de la fonction publique. Alors que le télétravail connaît un développement progressif dans le secteur privé, la sphère publique semble avoir des difficultés à déployer ce dispositif officiellement reconnu par l’accord-cadre européen du 16 juillet 2002 et dont les contours ont été précisés par la loi du 22 mars 2012 relative à la simplification du droit et à l'allègement des démarches administratives. Le décret du 11 février 2016 est venu, quant à lui, préciser les conditions d'exercice du télétravail dans la fonction publique.
Ce bilan d'étape de la DGAFP s'appuie à la fois sur des enquêtes déjà réalisées (enquête conditions de travail de la Dares, bilans sociaux …) et sur une enquête de terrain menée de février à octobre 2018 dans trois régions pilotes. Dix-huit structures ont ainsi été rencontrées (collectivités locales, préfectures, directions départementales interministérielles, agence régionale de santé, établissements hospitaliers, établissement d’enseignement supérieur) et des entretiens ont été menés avec des agents télétravailleurs et des encadrants.

Gain d’efficicacité
Selon les premières conclusions de la mission, le décret du 11 février 2016 serait à l’origine des difficultés rencontrées au sein des administrations. Un texte « perçu comme trop contraignant en gestion »  tant par les managers que par les agents. L’étude montre également qu’en matière de télétravail, les collectivités partent quasiment de zéro. D’après les premiers chiffres établis en 2013 – année où le dispositif n’était qu’expérimental –, le télétravail ne concernait que 0,1% des agents de la fonction publique territoriale (et seulement 0,7% de ceux de la FPE). Entre février 2016 et février 2017, les employeurs publics ont réalisé une nouvelle évaluation dont les résultats devraient être connus dans quelques mois.
Néanmoins, l’analyse des entretiens menés par les enquêteurs permet d’ores et déjà de pointer les avantages et les difficultés de l’organisation du travail à distance. Ainsi, les agents télétravailleurs soulignent « la réduction de la fatigue liée au temps de transport et la diminution du stress lié à l’urgence du quotidien ». Ils observent dans le même temps que le dispositif génère des problèmes techniques, notamment en raison des accès distants aux applications informatiques ou de la faible dématérialisation des procédures. Cependant, le rapport de la DGAFP indique que les personnels concernés « disent avoir gagné en efficacité avec la mise en place d’une nouvelle organisation du travail qui fonctionne mieux, un partage des tâches dans la semaine qui permet de moins se disperser et la satisfaction d’avancer mieux et plus vite ».
En revanche, l'encadrement semble plus réticent sur le déploiement du télétravail. Beaucoup de managers interrogés font part de leur crainte de voir le relationnel altéré par le management à distance. Ils redoutent également une diminution du volume et de l’efficacité du travail réalisé par l’agent télétravailleur. Quant aux employeurs publics, ils s’inquiètent des difficultés à gérer le télétravail dans les administrations et les collectivités et plaident pour une plus grande souplesse du dispositif. Leurs critiques portent essentiellement sur la répartition du temps de travail exercé par les personnels télétravailleurs. En outre, les questions liées aux lieux d'exercice et à la prise en charge des coûts constituent des freins puissants à leurs yeux.
E.Q.
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